•aRound Belgium
Borders are the underlying theme in the work of Chantal Vey.
For aRound Belgium, she set herself the goal of travelling the 1386 kilometere border of Belgium, shared in turn with France, Luxembourg, Germany and the Netherlands. Behind the wheel of her car transformed into a mobile home, she rigorously follows for almost two months the trace of this border zone. She approaches people, gathers their stories, adopts their favorite viewpoints, while remaining sensitive to the trivial details she comes across.
The photographic narrative becomes a true performance. This wandering approach to her artistic work is in keeping with the strolling “flanerie” of the Surrealists and Dadaists, the drifting of the Situationists, all of which are experimental “techniques” to achieve another way of seeing. Even though, for the past ten years, her work has been nourished by that wich comes from elsewhere, the foreign, the unknown, what drives her is not a search for the exotic per se, but rather the gaze that one brings to bear upon the world. “To change sight”*, as André Breton said with regard to one of the key challenges of Surrealism, which has always maintained a very special relation to photography.
Between non-spaces and local specifities, Chantal Vey operates within the confines of a globalized world. She poses the question of a national identity and over and above this topical issue, by way of a poetic cartography, reveals her presence in the world.
* André Breton, (Conférences de Mexico), Oeuvres complètes II, Paris, Gallimard, Bibl. de la Pléiade, 1992, p.1260.
L’itinérance est le fil rouge du travail de Chantal Vey.
Pour ‘‘aux bords/op de grenzen…’’ elle se donne comme objectif de suivre le tracé frontalier de la Belgique, soit 1386 kilomètres, que bordent la France, le Luxembourg, l’Allemagne et les Pays-Bas. Au volant de sa voiture transformée en habitation mobile, elle suit rigoureusement l’itinéraire de la zone limitrophe pendant presque deux mois. Elle va vers les gens, collecte leurs histoires, adopte leurs points de vue préférés, est sensible aux détails anodins qu’elle rencontre.
Chez Chantal Vey, le récit photographique devient quasi performatif. Cette façon d’appréhender le travail artistique par la déambulation, s’inscrit dans la continuité des flâneries surréalistes et dadaïstes, des dérives situationnistes, autant de « techniques » expérimentales pour amener à une autre vision. Si son travail se nourrit depuis plus d’une dizaine d’années de ce qui provient d’ailleurs, l’étranger, l’inconnu, ce n’est pas la recherche de l’exotique qui l’anime, mais plus le regard que l’on porte sur le monde. « Changer la vue»*, disait André Breton, à propos de l’un des plus grands enjeux du surréalisme, qui a toujours entretenu un lien privilégié avec la photographie.
Entre non-lieux et particularités locales, Chantal Vey opère aux confins d’un monde globalisé. Elle pose la question d’une identité nationale et révèle, au delà de son actualité, sa présence au monde à travers une cartographie poétique.
* André Breton, (Conférences de Mexico), “Oeuvres complètes II”, Paris, Gallimard, Bibl. de la Pléiade, 1992, p.1260.
Michèle Walerich, curator, Centre National de l’Audiovisuel, Dudelange, 2011.